Vous verrez du pays qu’y disaient.

Est-ce la proximité de la trentaine ? Est-ce la mode ? Est-ce le printemps (A priori, pas encore) ?

Toujours est-il que ça se marie drôlement souvent, en ce moment, aux alentours. Ou que ça le projette.

Et j’avoue que ça me laisse pantoise. Juridiquement parlant, je veux dire.

Bon, je sais, mariage, robe blanche, plus beau jour de ma vie, pièce montée, tout ça… Mais si on écarte ce genre de considérations festives (et strictement rien ne vous empêche de faire une grande fête avec vos amis pour fêter les X années de votre premier baiser avec Monsieur ou Madame), que reste t’il ?

Concrètement, qu’est ce qu’apporte le mariage qu’on ne peut avoir autrement ?

Des enfants légitimes ? Non. Enfin, si, l’enfant n’est légitime que dans le cadre du mariage. Mais aujourd’hui, le droit ne fait aucune différence entre l’enfant légitime, l’enfant naturel et l’enfant adultérin. L’enfant est accepté tel quel.

Un enfant qui porte le nom du père ? Non, l’enfant naturel peut parfaitement se nommer d’après son père.

La reconnaissance sociale ? Fort heureusement, désormais, on ne vous toise plus d’un air méprisant si vous vivez dans le péché (quelle charmante expression quand on y pense). Quant à ceux qui le font, rayez les vite de votre liste d’amis, ils ne méritent pas d’y figurer.

Les impôts, me direz vous. Ah, les impôts. Certes, dans certains cas bien particuliers, un mariage fait payer moins d’impôts, essentiellement si les revenus du couple présentent une véritable disparité. Mais en réalité, cela ne change pas grand’chose. N’allez pas me dire que vous vous êtes marié juste pour payer moins de sous à l’état ?

J’avoue, je suis à court d’arguments en faveur du mariage. Peut être mes commentateurs auront ils d’autres idées sur la question.

Par contre… les arguments en défaveur… ouille.

Avez-vous vu ce délicieux film de Woody Allen, « tout le monde dit I love you » ? Le cinéaste new-yorkais disait à ce sujet qu’il mettait en scène une situation impossible, une véritable famille recomposée où tout le monde s’aime et où aucune rancœur ne vient gâcher les relations entre les protagonistes ; qu’il s’agissait dans un monde parfait d’une histoire rêvée qui n’arrive jamais.

Il a raison, Woody. Les véritables divorces amiables, amicaux, ça ne court guère les rues. Plus souvent, on se retrouve face à des situations horriblement conflictuelles où chacun des époux souffre considérablement.

Et puis vient la question de l’argent, forcément. Et notamment des pensions (alimentaire) et prestations (compensatoires).

Une idée reçue sur ce point : ce n’est pas toujours Monsieur qui paye la prestation compensatoire à Madame. La prestation est due par l’époux qui gagne le mieux sa vie, schématiquement.

Et au moment de payer la prestation, ou d’en définir le montant, c’est Azincourt, c’est Waterloo, c’est Verdun. Ça saigne.

Bref, le mariage, c’est… hum, pas vraiment d’avantages, mais de sérieux inconvénients si on a envie d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte.

Et n’allez pas m’opposer les longs mariages heureux… On peut tout aussi bien vivre un long concubinage heureux. Les statistiques prouvent que désormais, être marié n’est plus un obstacle lorsqu’on veut reprendre sa liberté. Autant la garder, non ?

C’est ainsi presque un pari pascalien à l’envers : ne vous mariez pas. Si vous restez amoureux toute votre vie, vous aurez gagné. Si ce n’est pas le cas… vous n’aurez rien perdu et pourrez tirer votre révérence avec un minimum de casse.