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La transaction comme moyen de mettre fin au litige

La transaction est une façon de mettre fin à un litige existant entre des parties. J’ai déjà exposé précédemment les avantages d’une transaction, même lorsque le procès semble bien engagé.

Il semble utile de préciser davantage ce qu’est une transaction et comment elle fonctionne.

Tout d’abord, elle est définie par l’article 2044 du Code Civil de la façon suivante:

« La transaction est un contrat par lequel les parties, par des concessions réciproques, terminent une contestation née, ou préviennent une contestation à naître.

Ce contrat doit être rédigé par écrit ».

Le principe est donc simple: on peut mettre fin au litige pour peu que chacun fasse des concessions.

Point intéressant, une transaction peut avoir lieu à n’importe quel moment entre les parties, même si l’on est en procès, même si le procès est bien avancé.

Comme il est mentionné dans l’article 2044, la transaction doit en outre être écrite.

En pratique, il conviendra, pour finaliser l’accord, de rédiger un protocole d’accord transactionnel. Celui-doit comporter un certain nombre d’éléments afin d’être valable.

En premier lieu, la transaction étant un contrat, il faut clairement identifier le parties. Pour cela, je conseille très vivement de respecter les termes de l’article 648 du Code de Procédure Civile, qui indique quelles mentions obligatoires figurent sur un acte d’huissier de justice. Certes la transaction n’est pas un tel acte (contrairement par exemple à une assignation). Mais respecter cette règle permet d’avoir une identification claire et inéquivoque des parties.

Ainsi, pour une personne physique, il faudra indiquer son nom, date et lieu de naissance, nationalité, profession, adresse. Pour une personne morale, il faudra indiquer sa forme, sa dénomination, son siège social et l’organe qui la représente légalement. Pour ma part, lorsque c’est possible, j’ajoute le numéro d’inscription au Registre du Commerce et des Sociétés.

En deuxième lieu, il est indispensable d’exposer clairement la contestation existant entre les parties. En d’autres termes, il faut expliquer le différend qui les oppose.

Dans cette partie là, figurant en préambule, il ne faut pas hésiter à montrer ce qui oppose les parties. Parfois, l’une ou l’autre est insatisfaite que l’argumentaire de la partie d’en face soit trop développé. Elle considère ainsi que son propre argumentaire a l’air moins fondé.

Toutefois, il est indispensable que les deux points de vue soient clairement exposés. En effet, l’existence du différend est une condition de validité du protocole le réglant.

Ainsi, plus les parties démontrent ce qui les oppose, meilleure sera la validité du protocole. Il ne faut donc pas hésiter à détailler le point de vue et les arguments de chacun. Et ce d’autant que la transaction ne règle QUE le différend exposé en préambule. Il est donc important de bien définir ce différend.

En troisième lieu, viennent les concessions mutuelles. C’est un point particulièrement important, chaque partie devant renoncer à certaines de ses prétentions.

Le plus souvent, la partie dont on peut considérer qu’elle est responsable du dommage subi par l’autre, va l’indemniser, ou s’obliger à faire quelque chose. En contrepartie, son adversaire va accepter de revoir à la baisse ses prétentions financières. Par exemple, il va accepter de prendre à sa charges certaines sommes (frais d’avocat par exemple) ou de renoncer à certains postes de préjudice indemnisables (préjudice moral…).

Cependant, un accord transactionnel peut comprendre des concessions très différentes, tout dépend du type de litige. Il ne s’agit pas nécessairement d’un abandon des poursuites contre le paiement d’une somme d’argent. Quasiment n’importe quel type d’accord peut intervenir.

Chacun ayant fait des concessions, l’accord peut avoir lieu.

En conséquence de cet accord, chaque partie va confirmer qu’elle renonce à tout procès engagé au titre du différend, ou abandonne le procès éventuellement en cours via un désistement.

On peut à ce stade introduire une clause de confidentialité, mais ce n’est pas indispensable.

Enfin, généralement, afin que les choses soient claires, on conclura le protocole par la mention précisant qu’il est soumis aux articles 2044 et suivants du Code Civil.

Une fois signé, cet accord a valeur de loi entre les parties. À tel point que toute partie peut, si elle le souhaite, le faire homologuer par le juge, de sorte que le protocole soit un titre exécutoire, ayant la même valeur qu’un jugement, en application des articles 1565 à 1567 du Code de Procédure Civile.EnregistrerEnregistrer

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Pourquoi il faut aller à son procès

Dans ma précédente note, j’indiquais que traiter une assignation par le mépris pouvait être lourd de conséquences.

Explicitons un peu cette affirmation.

Ce qu’il faut bien comprendre, ce n’est pas tellement qu’il faut systématiquement être présent en personne lors d’une audience à laquelle vous êtes partie. Généralement, votre avocat est là pour ça. Ce qui est important, c’est de ne pas négliger de se défendre lorsqu’on est attrait en justice.

La raison pour laquelle il est malsain de traiter une assignation par le mépris, c’est que si le juge, lors de l’audience, n’entend que la version d’une seule personne, pour peu que cette version soit cohérente et appuyée par quelques documents probants, le juge donnera raison au demandeur.

D’ailleurs, toute assignation contient à peine de nullité « L’indication que, faute pour le défendeur de comparaître, il s’expose à ce qu’un jugement soit rendu contre lui sur les seuls éléments fournis par son adversaire ».

Aussi, tout défendeur a intérêt à se défendre à son procès afin d’éviter que l’adversaire ne gagne faute de contradiction.

Ensuite, il faut se défendre de la bonne façon.

En effet, certaines procédures sont dites orales, comme au Tribunal de Commerce, au Tribunal d’Instance ou devant le Juge de proximité. Cela signifie qu’il est possible d’exprimer ses arguments par écrit, mais qu’il est indispensable de se présenter le jour de l’audience.

Même si vous adressez au Tribunal dix pages d’argumentation en votre faveur, et que vous ne vous présentez pas le jour dit, vous serez considéré comme absent et vos arguments ne seront pas examinés.

En revanche, les procédures dites « écrites », comme devant le Tribunal de Grande Instance ou le Tribunal Administratif, nécessitent de présenter ses arguments par écrit.

En outre, devant le Tribunal de Grande Instance, il est obligatoire de se faire représenter par un avocat. Aussi, si vous venez présenter vos arguments le jour de l’audience devant le Tribunal de Grande Instance, et que vous n’avez pas d’avocat, le juge ne vous écoutera pas et vous n’aurez pas la parole.

Aussi, vous avez tout intérêt à prendre votre procès au sérieux et à être présent et actif, si vous voulez échapper à une condamnation qui aurait pu être évitée.

© 2024 Marie Laure Fouché

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